Puisque le temps se réchauffe et que les terrasses vous appellent, ça vous prendra un peu de lecture et justement, mon dernier, Histoires cachées, vient de sortir dans les (meilleures) librairies indépendantes puis dans les Renaud-Bray, Archambault et Buropro. Sinon, il est commandable partout. Mon avant-dernier « Ceci est une télé paginée » est toujours disponible en plus. Pitch de quatrième : On dit que l'histoire est écrite par les vainqueurs. Mais qu'en est-il de l'histoire des vaincus ? De l'histoire cachée de ceux qui n'ont jamais réussi, mais seulement essayé ? Qu'ont-ils à nous raconter ceux-là qui, tabassés par le gourdin de l'indifférence et vaincus par la solitude, ont sombré dans la folie ? Voici les histoires cachées et retrouvées de celui qui, retranché dans le dédale de son imaginaire, a finalement sombré... 😈 Vous pouvez aussi le commander sur le site de Distribulivre (publié chez Les Éditions de l'Apothéose). Lien ici
En ce jour printanier, je remarquai que plusieurs bandes d’idiots s’étaient réunies sur les terrains des maisons et immeubles du quartier comme je marchai désinvolte vers ma destination : un stationnement désert devant lequel la bâtisse avait été démolie il y a quelques années. Une main dans une poche de pantalon et l’autre tenant un café, je me demandais jusqu'à quel point ces gens pouvaient être conditionnés en reproduisant encore en même temps les mêmes actions. Cette fois-ci : sortir de leur demeure pour regarder et pointer le ciel. Mais en ce lundi de vent doux, le phénomène n’avait rien à voir avec « être conditionné » ou être programmé et personne n’était idiot. Ou s’ils l’étaient, je l’étais également car, en ce milieu d’après-midi du mois d’avril où soudainement la saturation et le contraste de la réalité était tombé à son plus bas, j’avais l’intention de faire exactement comme eux suivant mon arrivée sur le site asphalté : regarder le ciel. Une fois bien planté
Transformation story : Dracomiasmes by Yorffeez, literature
Literature
Transformation story : Dracomiasmes
(Woman into dragon) (Warning : short story in french) Le petit village d'Ourthesang était à première vue un patelin sans histoire. Une bourgade nichée au cœur d'une vallée boisée et giboyeuse. Son seul point d'intérêt n'était autre que la coquette auberge du Sanglier Envoûté, un établissement réputé pour la qualité de ses bières et son hospitalité. Les voyageurs et autres aventuriers qui s’y arrêtaient étaient toujours très bien reçus. En effet, Kyara mettait un point d’honneur à apporter à ses clients un accueil digne de ce nom. Cette belle aubergiste, âgée de vingt-neuf printemps, gérait avec efficacité cet endroit où il faisait bon se reposer. Reconnaissable à sa longue natte roussâtre et à son rire cristallin, cette aimable demoiselle apportait un zeste de gaïeté dans cette région où la vie était rude et le climat capriceux. Méticuleuse et excellente cuisinière, elle était également capable de se montrer ferme et autoritaire avec les agitateurs ou les mauvais
Cette langue musardant Ta lèvre du haut Dans son errance Provoquant La fièvre de trop Cette langue hyperactive Enrobée de salive Tentatrice Insolente Indécente Cette langue pyromane Allumant des feux Autant qu’elle le peut Seulement pour les éteindre Cette langue bien installée Entre deux lèvres pulpeuses Langue baveuse Salace comme salée Langue joueuse Curieuse Cette langue pointue Toujours mouillée Invasive Qui ne s’épuise Quand je n’en peux plus Impudeur ininterrompue Cette langue te nourrissant De tout ce qu’elle est capable D’aller chercher Langue de l’impatience Qui sustente ton appétence De mon désir Qui fond, qui coule Langue qui se déroule Pour inviter Pour goûter Ton snack sucré De fin de soirée
je fume à côté de la pompe
pendant que le char
s’abreuve goulument de gazoline
la fille de la station pète sa coche
elle me fait des grands signes de bras
à travers la vitrine
impossible pour elle de sortir
à cause des clients
la v’la avec son balai dans les airs
mais moi j’ai un squeegee
c’est la panique
okay let’s go ailleurs
j’ai eu ce que je voulais
anyway
ce char-là n’est même pas à moé
j’suis à pied
Oui, corridors et portes, encore et toujours, pour moi et moi seul. Et je lanterne... Corridors de béton à l'atmosphère si froide. Aussi froide que ce qu’elle est devenue, pauvre fille. Sa réaction se comprend, il était son addiction et il l'a quitté soudainement, comme ça, sans explication. Moi ? Je ne suis que l’avatar grotesque de « lui ». Le souvenir indésirable, l’ébauche vulgaire hantant sa mémoire qu’elle a enfermée ici ; dans ce sous-sol dédaléen de corridors et de portes. Alors je progresse pour mieux régresser. J’avance pour mieux faire du surplace et lorsque j’ouvre une porte aux gonds qui grincent comme une vieille femme assise sur une chaise berçante qu'on dérange dans ses remembrances, je vois le mur d’un corridor. Je tourne à gauche ou à droite pour faire quelques pas et pour soit tourner un coin, soit ouvrir une autre porte débouchant sur… vous savez quoi ? : un corridor. … un corridor, une porte… un corridor, une porte… un pas devant l’autre… Il y a
Assimile mon être, laisse-moi à peine en vie Gave-toi de chacune des parties restantes de mon esprit Piétine la carte routière De mon imaginaire Plus rien au cœur J’en suis conscient Admire ton forfais Vois mon véritable visage embossé De force, désocculte Mes idéaux ne demandant qu’à s’exhiber Toi, femme Femme unique Se balançant d’un ciel fendu, impossible à cicatriser Pour exploiter le temps d’une nuit Infinie L’état de santé De ma réalité Il n’y a que toi Heureusement Qui peut me blesser Il n’y a que toi Malheureusement Qui peut me soigner
dans mon ciel
il n’y a pas d’étoile
seulement un astre artificiel
un satellite uniquement se dévoile
dans ma ville
plane le smog toxique
l’urbaine nitescence futile
m’occulte la toile cosmique
dans mes soirs l’azur gris
est plus foncé plus sombre
que l'éther de minuit
mon avenir est dans l’ombre
mine basse et air bête
rien ne sert de lever la tête
suis-moi
dans les ruelles
pour quelques soirs
afin de fureter ces coins
que tu ne veux voir
prends donc ma main
dans ce labyrinthe urbain
les rats entre nos pieds fourvoyés
des égouts sort une brume enténébrée
plane la mélodique cacophonie
de mes blanches nuits
entre ces falaises de béton
deçà les stridents néons
pour notre voyage nocturne
une brise clandestine
et rafraichissante nous rejoint
nous accompagne
suis-moi
prends ma main possessive
et lâche-la
seulement demain matin
S’entêter à se traîner Arguer d’être décédé Le prétexte du moindre effort Être mort-vivant ou vivant-mort La mode de la génération fourvoyée Dont tous prétendent fièrement personnifier S’entraîner pour le cynisme; ce nouveau sport Ou ne pas savoir quoi faire de son corps L’enthousiasme est l’ennemi Une tragédie tournant à la comédie Rhapsodie tellement tendance Brûler dans le poêlon de l’indifférence Boucaner le marasme, pour un jour, une vie La satisfaction de faire du mauvais esprit Lypémanie des âmes comme science Mais secrètement heureux en silence